Alors j'avoue que depuis quelques temps déjà, le monde dans lequel nous vivons (parce que nous vivons dans le même monde, seuls les points et angles de vue changent) me chagrine (euphémisme, très gros euphémisme). Je reste circonspecte devant l'indifférence, devant la destruction, devant le nombrilisme d'une part de la population ; et si cette part est minime, elle n'en est pas moins à la tête du pouvoir... Et oui : la tournure que prend ce monde m'effraie. Elle ne m'effraie pas à titre personnel car je suis bien lotie, et compter mes sous au milieu à la fin du mois ne m'enlève pas le ressenti que je fais partie des privilégiés (nous avons un beau toit sur la tête, nous mangeons sainement, mes enfants ne vont pas à l'école avec des trous dans leurs chaussures -où ils le font par choix, tant que je ne m'en aperçois pas ! nous partons en vacances... Comme je le dis souvent : nous avons tout pour être heureux). La tournure m'effraie, parce que je vois, je lis (alors oui, mes lectures sont engagées dans un sens qui est le mien -je lirais le Journal du dimanche, Valeurs actuelles ou encore L'opinion mon sens serait certainement autre -!), je pense que tout n'est pas fait à grande échelle (pour ne pas écrire que peu est fait à grande échelle) pour mettre un frein à ces inégalités... Et ce seront mes enfants, nos enfants, qui paieront le prix des choix actuels. Et cette pensée a pris le dessus sur mon optimisme légendaire (bon, ok, peut-être n'est-il pas légendaire ?!?)...
Bref (bis) !
Le rapport avec le film ? Eh bien c'est que samedi, donc (!), je suis allée voir Goliath, de Frédéric Tellier. Goliath, c'est un film ancré dans la réalité, dans le factuel ; et quelques soient les points et angles de vue (abordés plus haut), il décrit une partie du monde dans lequel nous vivons : des décisions politiques prises au détriment des gens "lambda", pour assouvir la soif d'autres personnes... ("soif" de quoi ? pouvoir ? argent ?...)
Durant deux heures, se joue devant le spectateur le combat d'agriculteurs, de personnes vivant à proximité de champs dont les cultures sont arrosées de produits chimiques, qui pâtissent (encore un euphémisme, car il s'agit de morts...) des effets secondaires de ces pesticides. Leur vie est détruite par des choix et des arrangements financiers entre grosses firmes et politiques...
Evidemment, la caméra et les acteurs de Frédéric Tellier sont plus enclins à faire passer le message que moi (!). Alors je ne peux que vous conseiller d'aller voir ce film (et avec un peu de chance, selon où vous habitez, le prix sera peut-être moindre que celui pratiqué à Annecy ; )